Colonisation et décolonisation dans l’expérience vécue
Mardi 20 février 2024 de 10h à 12h
Conférence
Présentation
Dans le cadre du séminaire de François Héran (Collège de France), Colonisation et migration, interviendront :
- Yann Scioldo-Zurcher : « Faire des Français d’Algérie des Français rapatriés. Comment l’État français a-t-il pensé ses migrants nationaux ? »
- Paola Rebughini : « Références coloniales dans l’expérience vécue des immigrés et de leurs descendants »
Lieu
75005 Paris
Présentation de la chaire
La migration internationale est un phénomène à multiples facettes : démographique, économique, géopolitique, juridique, historique, anthropologique, éthique, rhétorique. Le parcours de François Héran (détaillé dans le CV en ligne) va de la philosophie à la démographie en passant par l’anthropologie. Il a pratiqué l’observation de terrain et l’exploration des archives à l’étranger (Espagne, Bolivie, Pays-Bas), conduit des enquêtes nationales et internationales à l’INED et à l’INSEE, siégé dans des institutions-clés (Office français de l’immigration et de l’intégration, Musée national d’histoire de l’immigration, jurys du Conseil européen de la recherche), enseigné dans plusieurs institutions françaises et étrangères.
Car l’étude des migrations internationales ne se résume pas au comptage. Elle doit saisir aussi la dynamique du changement, faire place à l’expérience vécue des migrants, passer de la description à l’explication, tout en reconnaissant qu’en matière de migrations humaines, les données sont forcément mouvantes et imparfaites : il faut savoir raisonner au besoin sur des ordres de grandeur. Or ces derniers sont largement méconnus. Le cours est animé par la volonté de transmettre le sens des proportions et des évolutions avec le maximum de pédagogie.
Le cours s’intéresse a priori à toutes les formes de migrations internationales : du Sud vers le Nord, de l’Est vers l’Ouest, mais aussi du Nord vers le Nord et du Sud vers le Sud. Il entend traiter la question dans le respect des faits, en puisant les données aux meilleures sources. Le cours tente de clarifier la question en distinguant les formes ordinaires et les formes extraordinaires de la migration. D’un côté, l’accueil d’urgence liée à l’aggravation brusque des conflits ; de l’autre, la délivrance régulière de titres de séjour au titre de la logique économique mais aussi des droits de l’homme, comme le droit d’épouser une étrangère ou un étrangère ou celui de vivre en famille.
La chaire Migrations et sociétés renouvelle chaque année sa thématique, abordant tour à tour les facteurs de la migration (2018-2019), les défis de l’intégration et de la discrimination (2019-2020), les politiques migratoires de par le monde (2020-2021), la rhétorique du débat sur les migrations (2021-2022), le droit des étrangers (2022-2023), les interactions entre colonisation et migration (2023-2024). Les deux dernières années de la chaire (2024-2026) traiteront des liens entre religions et migrations.
Avec l’aide active d’une ingénieure-chercheuse (actuellement Mme Özge Biner), les huit ou neuf séances du cours sont accompagnées d’autant de séances de séminaire, mais sur un autre rythme (tous les quinze jours). Deux personnalités sont invitées à chaque séance, couvrant un large éventail de disciplines. Nombre d’entre elles sont affiliées à l’Institut Convergences Migrations fondé par le professeur en 2017 à la suite d’un concours du Programme des investissements d’avenir, en partenariat avec huit instituts de recherche, universités ou grands établissements, dont le CNRS et le Collège de France (voir le site).
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